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07/09/2014

La municipalité a reçu les ainés

Dimanche, à la salle polyvalente, 63 personnes ont répondu présentes à l’invitation de la commune. Ce repas des anciens, destiné aux plus de 65 ans, a lieu une fois dans l’année. Patrice Burdet, adjoint au maire, a souhaité, aux convives, tout le bonheur possible, en leur prescrivant de consommer sans modération les instants de plaisir de cette journée. Il a aussi eu une pensée envers ceux qui, souffrants, ne pouvaient être là. François Cantamessa, président de la Co. Ral a remercié les Rognairains qui chaque année l’associe à ce moment de partage. Le doyen du village, Roger Rouvière, 94 ans et ancien maire, a rappelé que c’est lui qui, dans les années 60, a initié cette tradition de recevoir les aînés, d’abord sous la forme d’un simple goûter puis, devant le succès de la manifestation, autour d’un repas. Il s’est vu remettre un cadeau par Florence Hurard, conseillère municipale. La doyenne, madame Pont, 98 ans, réside désormais à la maison de retraite de La Bâthie. Elle n’a pas été oubliée : dans l’après-midi, des fleurs lui ont été offertes par une délégation du CCAS. La journée a été animée par Pascal Revers qui a choisi avec soin un répertoire adapté et la salle s’est vite transformée en piste de danse.

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Dauphiné Libéré; Publié le 28/03/2012 

Alexandrine BLANC, une doyenne qui profite de la vie

Elle est née à Rognaix il y a bientôt 87 ans. Aujourd’hui, elle est la doyenne du village. Aussi loin que remontent ses souvenirs, elle dit en riant n’avoir eu qu’une passion, courir la montagne, et un don : trouver les champignons. Elle se souvient de la surprise de la famille, lorsque gamine de sept-huit ans, elle s’était écartée du groupe qui faisait les foins pour s’enfoncer dans la forêt voisine et revenir le tablier rempli de chanterelles. Elle en a en mémoire des cueillettes extraordinaires ! Comme ce bolet “tête-de-nègre” de 4 kg, trouvé au col de l’Arc, sous le Bellachat. Jeune fille, elle aimait danser. Er c’est lors d’un bal à Feissonnet qu’elle s’éprend de son futur mari, François. Ils resteront unis 60 ans. François travaille à l’usine, elle s’occupe de la petite exploitation familiale et de ses deux enfants. Elle a aujourd’hui cinq petits-enfants et neuf arrière-petits-enfants. Elle les régale toujours de ses gelées et ses sirops fait maison. Son mari, impressionné par toutes les conserves qu’elle faisait lui disait parfois : « Un beau jour, tu mettras tes chaussures en bocaux ! » Lorsque, parfois, la mémoire flanche un peu, elle affirme tout sourire : « Le bocal se fêle ! » Et parmi ses souvenirs, il y a l’unique voyage de sa vie : huit jours à Paris pour le mariage de sa sœur. Ah si ! Une autre fois, elle est allée à Chamonix. Sinon, elle n’a guère quitté Rognaix. Aucun regret pourtant : « Ici, la montagne est si belle ». Quoiqu’en y réfléchissant bien, elle aurait aimé apprendre à conduire, et puis… ses sacrés champignons qu’elle n’a jamais trouvés : les hygrophores de mars… L’âge n’enlève rien aux petits plaisirs de la vie : les matchs de foot et le patinage à la télé ou encore la belotte du vendredi au club des aînés. À la belle saison, il y a toujours les deux jardins à faire et puis il faut s’occuper du champ de pomme de terre, même si elle n’a plus la force de les butter ou de les arracher elle-même. Et toujours la montagne et les champignons, avec sa canne et à quatre pattes s’il le faut. Certes ce ne sont plus de grandes courses avec le sac tyrolien sur le dos, mais ces quelques brèves balades illuminent encore sa vie.

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Par E.B. |Dauphiné Libéré; Publié le 19/02/2012 

Le groupe scolaire devient l’école Yves-Jond-Nécand

 

Le baptême officiel de l’établissement, inauguré début septembre 2011, a eu lieu mardi en fin d’après-midi en présence de toute la famille, des amis et d’anciens collègues d’Yves Jond-Nécand. Ce dernier, prématurément disparu en août dernier, a enseigné à Rognaix durant plus de 20 ans, de 1981 à 2005.

Le maire, Alvaro Marson, a souligné l’honneur qu’il y avait a donné son nom à l’établissement scolaire, avant de laisser la parole à Patrice Burdet, adjoint, pour rendre un hommage chaleureux à Yves, rappelant son indéfectible attachement à son métier d’instituteur et son souci permanent de transmission des savoirs aux enfants

Patrice Burdet a également évoqué la mémoire de Florian, le fils d’Yves, disparu quelques semaines avant son père, des suites d’une maladie. Durant la cérémonie à laquelle assistait la cinquantaine d’enfants des deux classes de l’école, chacun a pu remarquer le courage et la dignité de Lorène, Aurélie et Ginette, respectivement épouse, fille et mère d’Yves Jond-Nécand.

Au nom de la famille, son frère Gérard a remis un don de 300 euros à la caisse de l’école. Avec sa discrétion habituelle, Lorène a souligné combien son mari aurait été fier de voir qu’un des enseignants de l’école, Nicolas Allairat, est un de ses anciens élèves.

Rappelons que cette école fait partie du regroupement pédagogique intercommunal d’Esserts-Blay, Saint-Paul-sur-Isère et Rognaix.

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Dauphiné libéré; Publié le 15/01/2012 

 

Le vin nouveau arrive

Patrice Burdet est l’unique vigneron de Rognaix. Cet épicurien, formé à la dégustation des grands crus par son père, en est venu tout naturellement à s’intéresser à la vigne et aux techniques de vinification. Il se lance dans l’aventure en 1989 en achetant ses premiers ceps. Sa vigne, au-dessus de l’église, compte environ 450 pieds Il en a même planté la moitié, en gamay et pinot noir.

Cette année, la vendange précoce lui permet déjà de soutirer 500 litres de vin exclusivement rouge. Sa famille et ses amis devront cependant attendre pour le déguster car Patrice respecte ce vieil adage : « Pour être bon, le vin doit avoir fait ses Pâques ». À consommer avec modération !

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Dauphiné libéré; Publié le 08/10/2011

Le Doyen de la commune

Roger Rouvière nait en 1918 à Rognaix. Il garde le souvenir d’une enfance heureuse malgré la pauvreté. Il ne fréquente l’école que durant l’hiver, le reste du temps il doit aider sa famille. L’été de ses 9 ans, il est placé chez un patron, en alpage. Jusqu’à ses 20 ans et son départ pour l’armée, Roger alterne agropastoralisme et travaux sur les chantiers. En 1940, démobilisé, il intègre l’usine de N-D De-Briançon. Il rejoint la Résistance au sein de l’Armée Secrète. Il participe aux combats du Combottier. En 1947, il est élu au conseil municipal de Rognaix. Il y restera durant 36 ans et sera maire par deux fois. En 1957, il épouse Agnès. Trois enfants naissent. Aujourd’hui, Roger porte un regard attendri sur ce qu’a été sa vie : beaucoup de travail, beaucoup de dévouement, mais aussi beaucoup de joie et beaucoup d’amour. Il préfère se souvenir des bons moments. Les voyages que le couple a pu s’offrir une fois à la retraite le laisse émerveillé. « Désormais, dit-il, je profite du temps présent avec mon épouse ». Tous deux avouent être amoureux comme au premier jour et sont pleins d’attention l’un envers l’autre. Bientôt 94 ans, heureux de vivre, Roger est un bel exemple à suivre…

 

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Dauphiné Libéré; Publié le 13/10/2011 

Roger est décédé en Août 2012. Précision MICHEL Philippe

24/05/2014

Nom : Franck DUQUESNOY-CRETETBanquet des Anciens du 26 février 1984

 

 

 

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Source: Bulletin municipal Rognaix 1985

 

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Banquet des anciens de Rognaix. Photo prise chez Adrienne GONTHIER, café à Bayet, le 26 février 1984

 Photo gracieusement donnée par M. Franck DUQUESNOY en mai 2014

 

Message du 11 juillet 2015 de Franck DUQUESNOY-CRETET

 

"Bonjour, Concernant la photo du banquet que je vous ai transmise, voici les personnes que j'ai pu identifier (parfois à faire confirmer par nos aînés). En partant de la gauche : Mme Adrienne Gonthier (?) le 3è avec son grand béret Emmanuel Colliard, à côté gilet blanc et bonnet Mathilde Crétet née Pivier, devant Mme Jorioz, assise coiffée de la traditionnelle "frontière". Au fond à droite du tableau "Jojo" Georges Colliard, Roger Rouvière, Bernard Crétet (barbu) (tout trois conseillers municipaux en aide à l'organisation). A côté les époux Mercier Louis et Renée. Au dernier rang ("épaulettes" noires) Jean Poux et Hélène Colliard, en dessous Alexandrine Blanc née Crétet, à côté Victor Colliard (pull rayé, conseiller), devant Mme (Joséphine ?) Ernest Michel ; devant à genou François Blanc et André " Dédé" Ducroz entourant Mme Julie Collombier des teppes (?). Derrière Dédé, manteau à carreau (Jeanne Guillot ?) à droite Cécile Dumas. Devant l'accordéon Mr et Mme Bellot-Champignon ? En partant de la droite, la 2è personne (petite) Yvonne Colliard puis une femme et un homme à moitié caché puis Léon Mercier et son frère Fernand à sa gauche.

 Bien cordialement,

 

 

 

 

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Banquet des anciens de Rognaix. Photo prise chez Adrienne GONTHIER, café à Bayet, le 26 février 1984

 Photo gracieusement donnée par Famille BERNARD de la Rochette

 

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Banquet des anciens de Rognaix. Photo prise chez Adrienne GONTHIER, café à Bayet, le 26 février 1984

 Photo gracieusement donnée par Famille BERNARD de la Rochette

 

Banquet des anciens; Jeanne GUILLOT, André DUCROZ, Elise COLLOMBIER et soeur Marie-Aimée .JPG

Banquet des anciens de Rognaix. Photo prise chez Adrienne GONTHIER, café à Bayet, le 26 février 1984

 Photo gracieusement donnée par Madame Ginette DOUCROZ de la Ville

 

ROGNAIX

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Le grenier isolé en Tarentaise

 

 

 

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Grenier de la Famille MICHEL aux Teppes

 

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Grenier de la Famille POUX à La Ville

 

 

La description et la répartition du grenier.

La plus grande partie de la Tarentaise ne connaît pas de grenier isolé de la maison, et la vallée affluente du Doron de Bozel n'en a jamais possédé un seul. A l'heure actuelle, le grenier isolé n'existe que dans la Basse Tarentaise, d'Albertville à Moûtiers.

Reposant aux angles sur des pierres entassées qui l'isolent du sol humide, couvert d'un petit toit de chaume ou d'ardoises à deux pans, le grenier tarin n'est le plus souvent qu'un simple coffre formé de planches de sapin, d'épicéa, de frêne ou de noyer, bien jointes et encastrées dans des montants de bois.

Abritée des rongeurs par ses épaisses et doubles parois d'un bois de qualité, la petite bâtisse demeure hermétiquement fermée au moyen d'une porte cintrée à revêtement intérieur et d'une énorme serrure. Très curieuse, cette porte au fronton arrondi : on la retrouve identique dans tous les greniers similaires des Alpes du Nord; il faut courber les épaules pour en franchir le seuil, et le paysan explique volontiers sa forme en disant qu'elle permet de faire entrer plus facilement les sacs remplis de grains. Pénétrons à l'intérieur : de chaque côté de la pièce carrée se creusent « les combé » ou compartiments de bois destinés à recevoir le blé ou l'avoine, le seigle, l'orge; dans un coin ou tout au fond, un coffre contient des piles de draps; des crochets suspendent au plafond des morceaux de viande salée ou fumée et des pains arrondis s'alignent sur des étagères. Tout au fond, sur la paroi qui fait face à la porte, à mi hauteur, un petit grillage de fer donne au grenier l'aération nécessaire.

A l'extérieur, aucune protection spéciale contre le vent, la neige, la bourrasque; pas de revêtements de planches sur une ou plusieurs parois; les doubles toits si fréquents dans les autres régions sont rares. Le plus souvent le grenier tarin se contente d'être perché à quelques centimètres du sol et ne possède pas d'étage ; bien rarement une cave est au-dessous de lui.

Ce grenier, lo granier comme on dit en patois tarin, ne se rencontre pas dans toutes les communes de la Basse Tarentaise.

D'Albertville à Notre-Dame-de-Briançon, il a disparu à peu près complètement du fond de la vallée étroite où certainement on l'utilisait autrefois. En revanche il apparaît quelque peu dans les hameaux élevés de Tours, la Bathie, Cevins, Feissons-sur-

Isère. On le rencontre même dans d'anciens groupements de maisons permanentes devenues montagnettes. De même sur les versants de la rive gauche, les habitants d'Essert-Blay, de Saint-Paul, de Rognaix l'utilisent encore. Mais à Saint-Paul, il tend à disparaître; à Essert-Blay et à Rognaix, on ne le trouve guère que dans les parties les plus élevées de ces deux communes ; dans les parties basses, franchement au-dessus du fond de la vallée de l'Isère, sur une terrasse formant berceau, quelques vieux greniers plus guère utilisés et entretenus se découvrent encore, vestiges du passé.

En amont de Notre-Dame-de-Briançon, on s'attendrait volontiers à les voir nombreux autour des maisons du large et riche bassin agricole de Grand-Coeur. Mais on en chercherait en vain.

Pas de grenier isolé à Aigueblanche, Bellecombe, Grand et Рetit-Coeur. Partout on place le grain dans des coffres de bois disposés dans une des chambres de la maison.

Il faut gagner les fautes vallées affluentes pour en retrouver des exemples. Inconnu, du moins de mémoire d'homme, à Pussy, Bonneval, Cellier, le grenier réapparaît sporadiquement à Doucy et redevient fréquent aux Avanchers. Là il ne semble pas un intrus ou un témoin d'une époque passée; de petits bâtiments neufs en planches brunes de sapin y attestent même la continuité de la tradition De l'autre côté de l'Isère, à même altitude (1000 et 1300 m.), on peut revoir la petite bâtisse isolée autour des maisons de la commune de Naves. A Grand-Naves, les greniers détruits par le terrible incendie de 1926 ont même été reconstruits, mais, pour plus de sécurité, en pierre.

Par contre, à Villargerel, où les conditions de vie semblent les mêmes, le grain est mis dans une des chambres de la maison.

Passé Moûtiers, le grenier isolé disparaît complètement. Il existe pourtant encore dans les villages d'Hautecour, mais l'aspect en est bien différent; là s'isolent, jouant le même rôle, quelques bâtiments exigus formés de grosses pierres enduites d'un crépi grossier, le tout recouvert d'un toit à faible pente écrasé sous des lauzes grises. Ce grenier de pierre de Hautecour ressemble en plus petit à « la chambre » que nous décrirons en étudiant l'Oisans. Il en est de même à Villaroger, déjà en Haute

Tarentaise, où existe parfois à côté de la maison une petite bâtisse en pierre à un étage; elle comporte au rez-de-chaussée un cellier avec pressoir à cidre, compartiments remplis de pommes de terre et au-dessus (on y pénètre à l'aide d'une échelle) une petite pièce carrée utilisée comme grenier; mais le cas n'est pas général, et dans les hameaux de cette commune, le grenier sur cellier n'existe pas. Partout ailleurs, dans la Moyenne, la Haute Tarentaise, comme dans la région du Doron de Bozel, le grenier isolé est inconnu, l'habitude étant d'utiliser comme grenier, garde-robe ou garde-manger, une des chambres de la maison, de préférence exposée au Nord afin de conserver plus de fraîcheur.

 

Les causes de cette répartition.

 

Comment expliquer la présence du grenier isolé en Basse Tarentaise et son absence dans les autres parties du bassin supérieur de l'Isère et de ses affluents ?

Faut-il lier le grenier à la culture des céréales ? Certes, indépendamment de ses multiples rôles, ce petit bâtiment n'a sa raison première d'exister que dans une région où l'on a besoin de conserver et d'utiliser à échéance soit pour la fabrication du pain, soit pour la nourriture du bétail, soit pour la semence ou les nécessités de l'assolement, une certaine quantité de grains, blé, seigle, orge, avoine. Mais si la diminution ou la disparition des terres emblavée peuvent expliquer, dans une certaine mesure, la disparition du grenier isolé, sa présence ou son absence ne sauraient être en fonction de la culture des céréales, celle-ci ne pouvant expliquer pourquoi, dans certaines régions, le paysan préfère isoler le fruit de sa récolte, dans d'autres le conserver sous son toit. Par ailleurs, si malgré de notables diminutions des terres cultivées, les céréales ne sont pas une rareté dans la Basse Tarentaise, le long du grand bassin central, dans la zone houillère et même dans la haute vallée de l'Isère, où le grenier n'existe pas, elles jouent encore un rôle dans la vie du montagnard.

Les causes de l'existence du grenier isolé paraissent tout autres. Constatons que toutes les régions des Alpes où on le rencontre, qu'il s'agisse de la Grande-Chartreuse, du Genevois, du Chablais de la partie septentrionale du Sillon alpin et des Massifs centraux, sont des pays riches en bois. La forêt, richesse des communes, exploitées aussi par les particuliers, a de tous temps été utilisée pour la construction de la maison. Sans examiner ici le type de construction employé dans les régions précitées, prenons deux exemples : la maison du Genevois, celle du Beaufortin, par excellence pays à greniers. Toutes deux ne comportent qu'un soubassement de pierre, la superstructure étant formée de poutres ou de planches bien jointes. La maison du Beaufortin n'est qu'une vaste carcasse de bois de sapin brun sur laquelle se détache en blanc la petite partie maçonnée et crépie réservée aux humains. A côté de semblables bâtisses, les dépendances, le grenier en particulier, emploient nécessaire mêlent mêmes matériaux. Le montagnard juge également nécessaire de placer une partie de ses ressources franchement à l'écart d'une maison qui peut facilement devenir la proie des flammes — « crainte d'incendie »... répondent-ils quand on les interroge sur les nécessités du grenier isolé : « Si la maison brûle, nous conserverons au moins ce petit bâtiment, et ce qu'il contient sera préservé », cette crainte étant d'autant plus justifiée que, dans toute maison possédant un grenier, la toiture est faite ou a été faite de matières inflammables : essendoles (Tuiles de bois) massif de la Chartreuse, tavaillons et ancelles du Genevois du Beaufortin, toujours essendoles, ancelles, tavaillons ou chaume dans les autres pays à greniers.

Ainsi le grenier isolé semble, dans sa répartition, intimement lié à la maison de bois « ou à la maison mixte (bois et pierre) à toiture inflammable.

La crainte de l'incendie, qui nous paraît une des principales raisons d'être du grenier isolé, se double, dans l'esprit du montagnard, d'une autre crainte, celle de humidité. Il avoue volontiers à qui l'interroge que les grains, les viandes, le linge, sont mieux abrités dans un petit bâtiment de bois presque hermétiquement clos, isolé du sol, comportant à l'intérieur une deuxième paroi de sapin, parfois à l'extérieur un revêtement de planches supplémentaire, que dans la maison même plus ouverte, plus exposée et dont les murs suintent parfois l'humidité, surtout quand le bétail vit à côté des humains. Cette raison semble valable.

 

La disparition progressive du grenier.

 

II est infiniment probable, que le grenier de bois isolé existait autrefois dans toutes les communes de la Basse Tarentaise. « Le grenier a disparu, on l'a démoli... il ne servait plus à rien, son entretien devenait coûteux... »,telles sont les réponses que le montagnard fait le plus souvent à l'enquêteur.

La disparition progressive de ce petit bâtiment est due sur tout aux facilités plus grandes des communications. Depuis que les transports deviennent aisés par la route et le chemin de fer d'Albertville à Moûtiers, le montagnard renonce petit à petit à là culture des céréales, pénible, onéreuse et sans grand rendement. Des champs ensemencés font place aux prairies, ou sont abandonnés aux broussailles, aux ronces, à la forêt qui les cicatrisent rapidement. Ajoutons que dans le fond de la vallée, à La Bathie, à Notre-Dame-de-Briançon, l'industrie moderne, l'électrochimie et électrométallurgie, attirent les paysans du voisinage qui, pour l'usine, désertent leurs champs. Jadis le montagnard, livré à lui-même, devait produire le grain nécessaire à la fabrication de son pain. Sans pouvoir vendre un surplus de sa récolte, il pouvait se suffire à lui-même. Villages et hameaux possédaient un ou deux fours banals utilisés à tour de rôle par chaque ménage. Aujourd'hui, les fours ont disparu ou tombent en ruine : on achète le pain ou la farine, et ce sont naturellement parties basses, aisément accessibles, qui se font les premières ravitailler par le boulanger.

Ce changement dans le genre de vie explique dans une certaine mesure la disparition du grenier. L'entrepôt du grain, devenu inutile ou à peu près, n'a plus sa raison d'être. Si on le conserve dans les parties élevées et reculées de la Basse Tarentaise, autour des hameaux écartés des grandes voies de communication, dont l'accès, tout au moins pendant la mauvaise saison, est toujours difficile, c'est qu'il a toujours son utilité.

Une autre cause de disparition du grenier isolé, liée, elle aussi, aux plus grandes facilités des communications, est la transformation de la .maison par l'apport de nouveaux matériaux, et avant tout la transformation de la toiture. D'Albertville à Moûtiers, au fond de la vallée de l'Isère, c'est l'ardoise de Cevins, de Maurienne, même d'Angers, qui domine aujourd'hui et, avec la tôle, remplace sur les vieilles charpentes le chaume qui disparaît. A Cevins, où les incendies ont été nombreux, un arrêté municipal interdit de nouvelles couvertures de chaume, et les rares toits de paille qui subsistent encore y disparaîtront bientôt. Toutes ces nouvelles toitures rendent le feu moins fréquent, et le propriétaire ne voulant plus entretenir un grenier isolé, payer pour ce petit bâtiment écarté un surplus d'imposition, préfère le démolir et conserver à domicile ce qu'il mettait autrefois résolument à l'abri. Gravissons en revanche la terrasse qui supporte les hameaux de Saint-Paul, d'Essert-Blay,

de Rognaix, montons aux Avanchers : partout où domine encore la toiture de chaume inflammable, nous retrouvons le grenier de bois continuant à jouer son ancien rôle à l'écart de la maison.

Ainsi, le grenier de bois séparé de la maison disparaît progressivement de la Basse Tarentaise. On peut prévoir le moment où, avec les facilités plus grandes de la vie de relation et les transformations correspondantes des habitudes et de la maison, il aura, sauf quelques vieux témoins d'une époque passée, totalement disparu.

 

 

 

Source :Le grenier isolé dans la zone intra-alpine du Nord

In: Revue de géographie alpine. 1933, Tome 21 N°3. pp. 471-495.  Jean Robert

 

28/01/2014

RISQUES MAJEURS

DOCUMENT D’INFORMATION COMMUNAL SUR LES RISQUES MAJEURS Janvier 2010

Voir lien; 73216-rognaix-793.pdf

21/01/2014

Faits divers; L'incendie de Porquerolles.

Article de presse de 1897 qui relate entre autres l'incendie de Porquerolles et le dévouement de M. Bozon, Vicaire.

Voir lien ci-joint; Incendie de Porquerolles; Abbé BOZON J-D.pdf