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07/09/2014

Alexandrine BLANC, une doyenne qui profite de la vie

Elle est née à Rognaix il y a bientôt 87 ans. Aujourd’hui, elle est la doyenne du village. Aussi loin que remontent ses souvenirs, elle dit en riant n’avoir eu qu’une passion, courir la montagne, et un don : trouver les champignons. Elle se souvient de la surprise de la famille, lorsque gamine de sept-huit ans, elle s’était écartée du groupe qui faisait les foins pour s’enfoncer dans la forêt voisine et revenir le tablier rempli de chanterelles. Elle en a en mémoire des cueillettes extraordinaires ! Comme ce bolet “tête-de-nègre” de 4 kg, trouvé au col de l’Arc, sous le Bellachat. Jeune fille, elle aimait danser. Er c’est lors d’un bal à Feissonnet qu’elle s’éprend de son futur mari, François. Ils resteront unis 60 ans. François travaille à l’usine, elle s’occupe de la petite exploitation familiale et de ses deux enfants. Elle a aujourd’hui cinq petits-enfants et neuf arrière-petits-enfants. Elle les régale toujours de ses gelées et ses sirops fait maison. Son mari, impressionné par toutes les conserves qu’elle faisait lui disait parfois : « Un beau jour, tu mettras tes chaussures en bocaux ! » Lorsque, parfois, la mémoire flanche un peu, elle affirme tout sourire : « Le bocal se fêle ! » Et parmi ses souvenirs, il y a l’unique voyage de sa vie : huit jours à Paris pour le mariage de sa sœur. Ah si ! Une autre fois, elle est allée à Chamonix. Sinon, elle n’a guère quitté Rognaix. Aucun regret pourtant : « Ici, la montagne est si belle ». Quoiqu’en y réfléchissant bien, elle aurait aimé apprendre à conduire, et puis… ses sacrés champignons qu’elle n’a jamais trouvés : les hygrophores de mars… L’âge n’enlève rien aux petits plaisirs de la vie : les matchs de foot et le patinage à la télé ou encore la belotte du vendredi au club des aînés. À la belle saison, il y a toujours les deux jardins à faire et puis il faut s’occuper du champ de pomme de terre, même si elle n’a plus la force de les butter ou de les arracher elle-même. Et toujours la montagne et les champignons, avec sa canne et à quatre pattes s’il le faut. Certes ce ne sont plus de grandes courses avec le sac tyrolien sur le dos, mais ces quelques brèves balades illuminent encore sa vie.

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Par E.B. |Dauphiné Libéré; Publié le 19/02/2012 

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