18/05/2013
Inondations, crues et coulées de boue
Les crues torrentielles du Nant Clément
Les zones urbanisées du chef lieu et des Teppes s’étendent sur de faibles pentes situées au pied du versant, au-dessus de l’Isère : elles se sont installées sur l’ancien cône de déjection du Nant Clément, torrent connu pour ses multiples débordements passés.
Profil du cours d’eau
Le Nant Clément prend sa source dans le Bois Neyrons à une altitude voisine de 1250 m et emprunte un thalweg très encaissé, creusé dans des terrains schisteux assez friables. De sa source jusqu’à la cote 500 (plage de dépôts), son lit étroit est bordé de berges déstabilisées et très pentues, d’où son encombrement fréquent.
En aval de la plage, le torrent qui divaguait autrefois sur son cône de déjection emprunte un chenal fixe à travers champs, creusé en 1956.
Les crues
Les crues du Nant Clément sont connues de tous temps : avant la construction de la plage de dépôts en amont des Teppes, elles provoquaient souvent l’engravement des champs voisins et la coupure des axes traversés.
On peut notamment citer les événements du 15 septembre 1940, du 12 janvier 1955, de juillet 1987, des 12 et 13 janvier 1993, du 22 mars 2001 et du 7 septembre 2002.
D’autres crues, en 1988, ont même provoqué l’inondation de l’église.
Celles de janvier 1955 peuvent être considérées comme les plus importantes car elles résultent de la conjonction de plusieurs phénomènes (chutes de neige sur un sol gelé, suivies d’un redoux puis d’une longue période pluvieuse).
Mesures de protection et de prévention
Suite aux dégâts provoqués par les débordements, le Nant Clément a fait l’objet de
nombreux travaux :
- Curage du ruisseau et entretien du canal d’écoulement, de la digue de protection et des seuils après les crues de 1956 ;
- Curage de la partie basse du cours d’eau en 1980 entre l’église et la route départementale (redimensionnement du lit à 4 mètres de large et 2 mètres de haut au niveau des ponts),réfection des ponts ;
- Construction d’une plage de dépôts en 1992 : cet ouvrage d’une longueur de 50 mètres et d’une capacité initiale de 5 000 m3 assure le blocage des matériaux qui proviennent du bassin versant. Il peut stocker jusqu’à 9 000 m3 de matériaux suite à un curage et un rehaussement de la plage. Sa gestion est communale. La grille du bas peut être relevée pour laisser passer les petites crues chargées et ne pas creuser le lit du cours d’eau. Par ailleurs, un espace de décantation a été aménagé en amont de la route départementale.
Par ailleurs, la plage de dépôts des Teppes est régulièrement surveillée et entretenue.
- Réfection du pont de la RD66 en septembre 2000 ;
- Curage complet du torrent suite aux crues de mars 2001 avec enrochements et renforcement des berges.
Les crues torrentielles du ruisseau des Grangets
Un autre ruisseau, le ruisseau des Grangets, situé au-dessus du chef lieu peut également connaître des débordements.
Profil du cours d’eau
Le cours du ruisseau des Grangets est similaire à celui du Nant Clément. Toutefois, son thalweg boisé et pentu est moins encaissé et son pouvoir de charriage moins important.
Les crues
Les deux crues les plus importantes sont celles du 13 janvier 1955 et celles du 14 février 1990. Il n’existait pas de plage de dépôts et les débordements ont provoqué la coupure de chemins, l‘engravement des champs situés entre la mairie et le village et l’inondation des cours des habitations du haut du village.
Mesures de protection et de prévention
Une plage de dépôts de 100 m3 a été réalisée dans les années 70 en amont du village (juste en contrebas du captage) et permet de stocker momentanément les eaux du ruisseau.
Source : COMMUNE DE ROGNAIX PLAND’INDEXATION EN Z
Evènements par date
1611 : 29 juin. Une partie de la dîmerie du chapitre* est emportée par désastre de tempête et inondation à Blay, Saint-Paul et Rognaix où le nant (ruisseau en patois) Bayer a ruiné 5 journaux de champs.
1732 : 30 septembre. Crue de l’Isère. Il avait neigé du 23 au 25 ; le 29, la pluie fit fondre la neige ; tous les ponts, de Tignes à Grenoble ont été emporté à l’exception de celui de d’Aigueblanche ; A Briançon il y a 2m d’eau dans l’église et la cure. De Feissonnet à Saint Thomas, les parties basses sont sous les eaux.
1740 : La crue de la Saint Thomas. 5.70m d’eau au dessus de l’étiage*, toute la tarentaise est inondée.
1758 : Crue en Tarentaise. A Rognaix, ou l’Isère n’est pas endiguée, la commune protège son territoire par des digues locales.
1802 : 17 au 18. Le pont sur le torrent du Bayet est renversé par une crue.
1825 : 23 novembre. Délibération du conseil municipal demandant la participation de Saint-Paul pour refaire le pont en bois sur le Bayet. Ce pont est souvent emporté par les crues du ruisseau. Il doit être refait pour 3/4 par Saint-Paul et ¼ par Rognaix qui fournit le bois.
1834 : Construction d’une digue contre l’Isère et la Croix Saint Martin.
1840 : 25 avril. Le conseil municipal réclame des travaux. En 1841, il fait construire une digue dont le coût s’élèvera à 4146 livres et la prolongera en 1844 pour la somme de 4365 francs : 3000 francs au compte de la caisse municipale.
imprime1.pdf Texte original écrit par l'Abbé Bompard sur registre état civil
Transcription;
1859 : 1er novembre. Après 50 heures de fortes pluies, inondations à Rognaix due à la crue de l’Isère. La plaine a considérablement souffert en ses trois-quarts ; terrain enterré et couvert de pierrailles, grands amas de bois travaillé ou d’arbres déracinés venus de la Haute Tarentaise. A Rognaix également, au lieu dit « le Grand-Creux » sur le nant Bayet, en montagne, deux personnes ont été emportées par la crue du dit ruisseau. C’était des fiancés, Joseph, fils de Vincent COLLIARD et Marie Césarie, fille de Jean Martin COLLIARD. On ne retrouvera que le bras gauche de la jeune fille.
Le ruisseau emporte également le pont du chemin suivant la rive gauche de l’Isère et commet beaucoup de ravages.
1899 : 28 février. Le conseil municipal vote un crédit de 78 francs, selon un forfait convenu, pour le nettoyage des chemins et des fontaines endommagés par les pluies de janvier dernier.
1912 : 31 mars. Vu le débordement du ruisseau Clément survenu à la suite des pluies de mars et des dégâts causés aux propriétés voisines, et vu la nécessité de diguer la partie sortant de la montagne pour maintenir le ruisseau dans son lit, le conseil vote un crédit de 240F sur les fonds libres de 1912, pour la réalisation « à forfait » de ce travail qui est attribué à Jean POUX de Rognaix.
1915 : Il serait nécessaire d’effectuer des travaux pour éviter les débordements du ruisseau de Granget en construisant un canal en maçonnerie. Les services de l’Etat y sont favorables mais ils ne peuvent donner suite pour l’instant à cause de la guerre.
1928 : Un dossier portant sur des travaux de défense des lieux habités et des terrains cultivés contre le ruisseau des Grangets. Projet de construction d’un caniveau cimenté dans la traversée de « la Ville » sur une longueur de 473,30m. Ce projet est subventionné car il permet, en même temps, la protection du C.D 66. Les travaux sont adjugés à FONTANEL Albert, entrepreneur à Ugine. Les travaux dureront jusqu’en 1931.
1940 : 15 septembre. Suite à des pluies diluviennes, une crue du Nant Clément envahie 16 hectares de prairies, champs et vignes et dépose environ 1000m3 de matériaux divers. La route de « la Ville » aux « Teppes » est obstruée sur une longueur de 200m.
1941 : mai-juin. La crue de l’Isère a emporté des terres sur 300m de long et 20m de large, le long de l’Isère une digue serait nécessaire.
1953 : janvier. Nouvelle crue de l’Isère qui passe sous la passerelle de la voie ferrée, au droit de « Varambon », inonde les terrains et les caves des « Isles ». Chez mes parents (de Maryvonne REY), l’eau affleure le rez-de-chaussée, les tonneaux flottent et s’entrechoquent, nous récupérons à l’aide de râteaux les pommes délogées de leurs étagères.
1955 : 12 au 14 janvier. Importante crue du Nant Clément. Le Nant Clément prend sa source à « la Couttetaz » vers 1300m d’altitude, il parcourt environ 2 kms pour se jeter dans l’Isère.
Durant la nuit du 12 au 13 janvier 1955 et la nuit suivante, suite à de fortes pluies et à la fonte des neiges, une quinzaine de coulées successives dévalent le lit du ruisseau et recouvrent de « laves torrentielles » une quinzaine d’hectares de prairies, de terres labourables, de vignes et de jardins. La cour de l’école est noyée sous 60cm d’eau et la conduite d’eau du village de « La Ville » est coupée. Le C.D 66 est recouvert de gravats sur 300m. Les chemins communaux n°1 et n°2 sont recouverts et coupés en divers endroits. (ADS 2 O 2243 , 1 Z 108, 1 Z 280)
1990 : 6 octobre. Une délibération du conseil municipal approuve le projet d’une plage de dépôt d’une capacité de 6000m3 en amont du hameau des « teppes » pour un montant d’environ 500 000 francs. Les travaux sont réalisés par l’entreprise OLIVA en 1991 pour la somme de 456 865 francs et la réception des travaux à lieu le 17 juillet 1992.
2001 : 22 mars. Nouvelle crue du Nant Clément. Elle remplit cette fois la plage de dépôt de gravats et blocs de rochers divers. L’eau et la boue fluide continuent leur course et arrivent dans la plaine ou le C.D 66 est enfoui sous 1m de « lave torrentielle ». La plage de dépôt a bien joué son rôle et il faut la vider. Courant 2001, on enlève 9500m3 de remblais pour un coût de 244 109 francs.
Dîme
DîME, s. f. DîMER, v. n. DîMERIE, s. f. DîMEUR, s. m. [1re lon. 2e e muet au 1er et 3e, é fer. au 2d. — L'Acad. écrit encôre, suivant l'ancien usage, dixme, dixmer, dixmeur: elle ne met point dixmerie.] Dîme, est la dixième partie, ou portion aprochante, des fruits et aûtres productions que l'on paye à l'Église, ou aux Seigneurs. Dîmer, c'est avoir droit de lever la dîme en un lieu. Dîmeur, celui qui recueuille les dîmes. En parlant de l'Église, on dit,Décimateur. "Il a la dîme de ces Terres, de ces Paroisses. "Il dîme dans tous ces Villages. "Il est Dîmeur, ou Décimateur d'un tel lieu.
Le Rich. Port. met le dîme subst. masc., pour l'étendûe du pays sur lequel on a droit de dîmer. On dit, la dîmerie. "Ce Village est de la dîmerie d'un tel Chapitre, d'un tel Prieuré, etc. — Dans le même Dictionaire, on met dîmier, pour signifier un journalier qui compte et recueuille la dîme. C'est un mot de quelques Provinces.
Etiage
En hydrologie, l’étiage1 correspond statistiquement (sur plusieurs années) à la période de l’année où le niveau d’un cours d'eau atteint son point le plus bas (basses eaux).
Sources : Evelyne et Martial BLANC : ROGNAIX 1000 ans d’histoire de la commune et Catastrophes, épidémies et autres calamités ; Les amis du patrimoine de Basse Tarentaise. Mai 2008 et les textes en Italiques sont des éclaircissements de ma part via Wikipédia
17:03 Publié dans 16 CATASTROPHES NATURELLES ET INCENDIES, Catastrophes naturelles dues à l'eau | Lien permanent | Commentaires (0) |
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