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18/01/2013

Portrait de Roger ROUVIERE, par Florence Hurard

Le doyen de la commune de Rognaix, au fil de sa vie.

Il a les yeux bleu-sourire sous le blanc de cheveux sagesse. A 94 ans, sa mémoire est toute neuve, les mots courent sur ses lèvres comme les notes qui s'égrènnent sous les doigts du pianiste. La source de sa vie prend naissance en 1918, au coeur des montagnes, à Rognaix. Orphelin de père à 6 mois, élevé par sa maman qui travaille à l'hôtel genet de Saint Paul, il grandit dans une ambiance paysanne rude et austère.

Roger raconte : "J'allais à l'école l'hiver quand la neige interdisait les travaux des champs. On apprenait l'alphabet, on divisait, on soustrayait ; dès les premières percées du printemps, j'abandonnais mes conjugaisons pour remonter à la montagne de Basmont. J'ai appris à traire les vaches à 9 ans, lorsque mon mentor, Alphonse Guillot fut blessé suite à la rupture d'un câble. Je me suis alors retrouvé seul à la montagne, d'ou ma vocation de berger. En ce temps là, durant l'estive de Basmont, 80 vaches pâturaient. Chaussé de galoches, je transportais le lait dans des bouilles en bois jusqu'au chalet pour la fabrication du fromage. Des bouilles métalliques vinrent en remplacement en 1933".

"Durant l'hiver, je travaillais comme maçon pour l'entreprise FABJAS dans l'usine S.E.R.S. de Notre Dame de Briançon. Après avoir accompli mon devoir militaire dans l'Armée de l'Air, la guerre vint fracturer ma jeunesse. Je fus démobilisé en 1940 et revins au pays. De nouveau, je fut embauché à la S.E.R.S. puis plus tard, muté à U.C.A?R. comme contrôleur de fabrication. Sous l'occupation Allemande, j'intégrai la Résistance. Entre autres, j'ai participé aux combats du Combotier".
Nous pouvons rappeler que Monsieur Rouvière est le dernier combattant vivant de la guerre de 39/45 sur la commune de Rognaix et qu'à ce titre, il a reçu à l'occasion de la cérémonie du 8 mai 2010 un diplôme d'honneur décerné par le ministre des anciens combattants. 

"Me sentant concerné par la vie de mon village, en 1947, j'ai été élu pour la première fois au Conseil Municipal de Rognaix.

En 1957, j'ai épousé Agnès. Au clair des sillons, trois enfants sont nés, graines de montagnards qui aiment courir les sentiers. J'oublie de dire que j'ai également été pompier".

Toujours retracé par Roger, voici le récit de son engagement au sein de la vie municipale :

"Après avoir été simple conseiller, je deviens premier adjoint de mars 1959 à octobre 1969 puis maire d'octobre 1969 à mars 1971. A ce moment là, c'est Robert Colliard qui me succède mais, il démissionne en 1973. Je remets alors l'écharpe du premier magistrat de Rognaix. En 1977, cest André Ducroz qui reprend la charge, je suis son adjoint jusqu'en mars 1983. Je suis donc resté 36 ans au service de la commune".

Roger se souvient de l'époque ou Rognaix n'avait pas d'employé communal mais seulement un garde champêtre. Les travaux se faisaient manuellement et la population participait sous forme de "corvées" tel le sablage des routes en hiver. . Il y eu aussi la construction du pont sur le ruisseau Clément. La réalisation de la route forestière fut un travail de longue haleine. Cette route, permit aux Rognérains de descendre plus facilement le foin des alpages et de monter les bêtes en montagne. Puis la route fut ouverte jusqu'à Basmont. Il ne faut pas oublier la création des égoûts et la construction du premier lotissement du Bayet au début des années 1964. Lorsque les terrains communaux du Vernay ne furent plus exploités par les gens du village mais seulement par l'agriculteur Mercier, on se décida à les vendre. Il fallut longuement négocier. En définitive, ils furent acquis par une association de scieurs pour y installer une scierie qui prit le nom de Scieries réunies". Elle est désormais propriété de Monsieur Martin.

Le temps a filé. Roger précise : "La retraite est arrivée, me laissant nostalgique de ce passé encore si présent dans mes souvenirs. J'ai continué à travailler mes terres et à couper mon bois. Après un passage difficile en 2010, pour des raisons de santé, j'aime maintenant me retrouver au Club des Ainés du Nant Bayet pour y taper le carton avec mes copains.
Je veux profiter de ma famille et de mes petits enfants, flaner sur mon balcon, rêver face à des paysages que j'aime tant. J'apprécie ces moments de douceurs que rien ne peut remplacer"

 

 

 

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Portrait d'Alexandrine, par Florence Hurard

Le beau chemin d'Alexandrine (fille de Gustave CRETET, ancien Maire*)

Entre murs de pierres et vergers patinés, Alexandrine Blanc a vu le jour le 16 septembre 1925 "Au Petit Balcon" dans les clairs d'aubes qui se dessinent sur le Rocher de la Dent. Elle fréquenta l'école du village jusqu'à son certificat d'étude puis elle grandit au gré des émotions enfantines.

Son père qui à l'époque était maire de la commune et ouvrier d'usine n'avait guère de temps à consacrer à sa famille.

Eh voilà ! il fallait des bras pour seconder la mère qui devait tout assumer, les champs, la fauche des prés, le récurage du fumier, la traite, la montée des vaches au printemps vers les lueurs de la montagnette de la Culaz, "l'emmontagnée" à  une portée de pas dans la vallée sauvage de Basmont.

C'était là son univers dans le petit village de Rognaix qui avait comme tant d'autres les rigueurs d'une enfance de terre.

La jeunesse effleurant ses vingt ans, il fallait partir de la maison pour cause de marmites à faire bouillir dans la nécessité.

Elle se  retrouva comme vendeuse et domestique dans la boulangerie Darley à Moutiers. Je ne comptais plus mes heures "Mondje !" que c'était dur.

C'est alors qu'au crépuscule d'un soir, elle rencontra François. "Il m'emmenait danser, boire un sirop en discutant de notre avenir. Les sorties étaient difficiles car déjà les douleurs de la guerre frémissaient et j'ai dû revenir au pays ou l'on s'est mariés"

Puis, viendra la boulangerie à Cevins, entre farine, douceurs suaves et craquantes des pains.

Les enfants à élever, la vie s'écoulait doucement au rythme des saisons jusqu'au jour ou François dû abandonner le métier la farine avait rongé ses poumons ! "Il reprit le chemin de l'usine comme mon père jusqu'aux portes de la retraite".

Alexandrine a ainsi porté à bout de bras le quotidien d'une vie de durs labeurs.

De nos jours, elle continue à bichonner son jardin, toujours penchée vers l'ocre de la terre. Au soir venu, chacun peut la voir assise sur son balcon, flirtant avec les nuages au cœur des dernières courses du soleil sur la montagne de la Tètaz.


* précision MICHEL Philippe

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ROGNAIX 1985

 

 Avec leur jeune instituteur M. Yves JOND-NECAND

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1er rang en bas: Nathalie TROKSIAK, Katia FURZAC, Meryem GUNDUZ, Valérie BERNARD, Christine BENOIT

2ème Rang: Huseyin HALAT, Nurrulah GUNDUZ, Claude GRANGE, ?

, Florian JOND-NECAND, ? BERNARD, Séverine POMMIER

3ème Rang en haut: Alexandra FURZAc, Marie-Ange PIAZZA, Karine BERNARD, Sureya HALAT.

 

 

ROGNAIX 1949

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Instituteurs: Mr et Mme PORTIER

 

1er Rang assis: Paul BERNARD, Victor COLLIARD, Paul COLLOMBIER, Pierre et Michelle PORTIER, Lucette MERCIER, Odile MASSON, Thérèse LEGER.

 

2ème Rang: Jean-Claude BERNARD, Henri LEGER, Charles GUILLOT, Bernard et Laurence CRETET, Anne-Marie LEGER, Paulette GUILLOT.

 

3ème Rang: Maurice GUILLAND, André COLLIARD, Guy et André MICHEL, Jeanine COLLIARD, Paulette PORTIER, Simone COLLIARD, Louise GUILLAND, Michelle GUILLOT.

 

4ème Rang: Raymond COLLOMBIER, Roger CRETET, Edmond GUILLOT, Pierre COLLIARD, Alice MICHEL, Gisèle FONTAINE, Huguette CRETET, Ginette POUX, Gisèle CRETET.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ROGNAIX 1930

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1er Rang assis: Alphonse POUX, Yvon COLLIARD, René MERCIER, ? , Albertine CHARPIN, Alice BONVIN, Madeleine COLLOMBIER,Alphonsine GUILLAND

 

2ème Rang: André BERNARD, André DUMAS, Jean POUX, Claudius POUX, Juliette MORARDET, Augustine COLLIARD, Suzanne MORARDET, Régina MICHEL, Edith RAVIER

 

3ème rang en haut: Gabriel GUILLAND, Louis MERCIER, Roger ROUVIERE, Germain PONT, Julie ROUVIERE, Alice BERNARD, Lucie MERCIER, Ernestine RAVIER, Lucienne CRETET.

 

 

 

Photo d'après originale gracieusement prêtée par Madame FILLION-NICOLLET